Lettre ouverte d’un jardin d’enfants comme
un autre
Aucune restriction majeure n'est à prendre
dans le jardin d'enfants si on écoute nos autorités.
Néanmoins une ...
Il est prudent de rester à la maison si
vous êtes une personne à risque, si vous avez de la fièvre ou si vous toussez.
Sachant que le petit enfant a le nez qui
coule toute l'année, qu'il tousse parfois, un peu, beaucoup, tout l'hiver. Comment
différencier une toux qui commence et qui pourrait être signe de coronavirus et
une "vieille" toux qui traîne ? Je ne suis pas médecin, je n'en sais rien !
Le jardin d’enfants reste ouvert, nos
autorités nous disent que nous aurons même : la possibilité d’obtenir des
dérogations, pour augmenter le nombre d’enfants ?
Vu que le personnel des structures petite
enfance va tomber malade, il va falloir gonfler les groupes pour continuer
d’accueillir les enfants qui n’ont momentanément plus d’éducatrice, pour que
les parents, à tout prix, puissent aller travailler.
Je m’interroge sur cette mesure ?
La petite enfance, je parle bien de PETITE
enfance est un lieu de propagation idéal, une majorité des enfants sont
asymptomatiques ou ont des symptômes peu visibles. Les possibilités de garder
une distance sont inenvisageables.
Moucher un enfant à distance ?
Consoler à distance ?
L’aider à aller aux toilettes à
distance ?
Parler à distance ?
L’habiller à distance ?
Jouer à distance ?
Bien sûr on se lave les mains, on l’a
toujours fait d’ailleurs, des dizaines de fois par jour en temps normal, mais
le contact entre l’éducatrice/teur et l’enfant à sa charge est inévitable et je
ne vous laisse imaginer les échanges entre enfants ! Pour rappel les
désinfectants sont introuvables et nous ne sommes pas prioritaires pour en
obtenir !
La collectivité c’est un risque ! On
l’a toujours su, c’est un risque mais c’est un premier pas vers la société. On
est tous d’accord ou presque. Faire de la prévention, protéger les enfants,
leur offrir sécurité et qualité d’accueil, c’est notre métier.
Mais aujourd’hui, je me trouve dans une
situation ou les mesures prises par nos autorités pour protéger le petit enfant
et son entourage d’un virus peu connu sont difficiles à comprendre. Défendre
une population c’est leur métier !
Je continue à m’interroger, entre la santé
publique et l’intérêt économique.
Comme petite structure, une fermeture
serait compliquée à tenir sur la durée. Mais être spectatrice d’une hypocrisie
à grande échelle qui consiste à laisser un virus se répandre joyeusement à
travers mon jardin d’enfants, il y a un pas que je ne sais pas comment
franchir.
Les informations sont multiples et je
continue de penser que la décision doit être prise par nos autorités en
connaissance de cause et je ne cède pas à la peur ou à la colère. J’espère que les
personnes qui nous gouvernent ne pensent pas trop à leur porte-monnaie et que
nous aurons une issue positive à cette crise !
J’attends les prochaines mesures !
12 mars 2020
Sylvie Gomez